28.11.11

gros BOULOT 3

Tel que mentionné dans mon billet marketing x mode, je vous livre aujourd'hui mon expérience professionnelle acquise à ma sortie des classes. Je venais à peine de présenter notre projet de fin d'études à la SAT aux côtés de mes deux complices que j'avais une entrevue avec une PME manufacturière du domaine de la mode. D'ailleurs, notre projet FASHION BOX, une plateforme interactive web qui se voulait un espace de réseautage et une vitrine pour l'industrie, mais également une boîte à outils pour aider les entreprises dans leurs projets d'expansion et de développement de marché a remporté le prix gagnant. Une distinction digne de mention. Avec toute l'humilité la plus sarcastique, je nous lance des roses! Clin d'oeil cocasse aux filles.

Poste : Directrice Marketing
Bémol : Notez que mon département était constitué de mon unique personne. Après tout, s'auto-gérer c'est tout un défi!

Employeur : Dom Rebel Threads
Année : 2009
Bureau : Au coeur du "Hood" de St-Henri. Loft au Château St-Ambroise

MANDAT

Organiser et coordonner les événements et promouvoir l'image de marque
Représenter l'entreprise dans le cadre des saisons de ventes internationales
Rechercher des opportunités commerciales et développer des relations d'affaires
Élaborer des analyses concurrentielles des marchés étrangers et développer des stratégies de ventes
Développer des outils de communications et coordonner les stratégies médias avec l'agence de presse

Plus concrètement, je travaillais au développement de la marque au plan canadien, mais surtout dans une perspective de développement international. Concours de circonstances, j'ai eu à faire mes valises seule pour Paris. J'allais représenter la compagnie dans le cadre du salon international Who's Next : mes vieux copains connus par l'entremise de Sensation Mode. J'étais donc en très bonne compagnie et prête pour une semaine particulièrement arrosée! Champagne, Européens, petite bourgeoisie française, acheteurs, stylistes, journalistes le starmania de la mode étaient au rendez-vous! Une expérience certes formatrice et épuisante (car détrompez vous on travaille fort sur la trotte!) mais surtout emballante pour la recrue que j'étais! J'ai voyagé avec la marchandise également à Las Vegas et à Toronto.

Sinon, ma routine était devant mes deux écrans d'ordinateur! Je travaillais à la recherche de subventions, de commandites lors de nos événements promotionnels, d'acheteurs potentiels et d'agents (plus souvent connus sous l'appellation "rep") et de partenaires prospères pour des projets particuliers. 

ÉVÉNEMENTIEL 

Lieu : stationnement souterrain du Château St-Ambroise + club privé
Recette : Cocktail d'accueil dans notre showroom +  Fashion Show + Festivités 

J'ai travaillé activement sur un événement majeur pour l'entreprise cette année là, leur 6e anniversaire. L'objectif était de faire parler des accomplissements de la marque depuis ses débuts, mais surtout de présenter les nouvelles inspirations derrière l'évolution de ses fondateurs. Plusieurs partenaires étaient de la partie! Parmi eux, j'ai eu la chance de travailler avec Moment Factory notre créateur d'ambiance pour la portion production de l'événement. Une entreprise québécoise géniale et innovatrice de par leurs technologies de projections et d'environnement. Médias, comptes clients importants, figures sportives et célébrités (fiers emblèmes de la marque), consommateurs, personnes affluantes de différents secteurs, au total plus de 600 personnes se sont jointes à nous. Au final, mission accomplie = retombées médiatiques et développement de relations privilégiées avec différents acteurs. 

Attention. Avertissement. Contenu explicite.



Dom Rebel c'est une marque avec une identité provocatrice, masculine et qui se veut très ironique dans ces démonstrations graphiques. Outre l'image de marque de l'entreprise, il se cache "backstage" une équipe jeune et dynamique qui a su exploiter une niche très spécialisée et se positionner à l'international dans un créneau haut de gamme. On aime, on n'aime pas. Les goûts vestimentaires appartiennent au registre du discutable et surtout du personnel. Comme quoi, le marketing réside dans la manière innovatrice d'exploiter certains canaux de distribution et dans la manière de bâtir une identité culturelle à un produit qui répond aux besoins des consommateurs. De la mise en marché, au développement de la marque, j'ai adoré apprendre et travaillé au sein de cette équipe de rebels! xx


















































9.11.11

mile end

Avant l'achat de mon condo, j'ai eu une vie de nomade. J'avais une moyenne de 2 appartements annuellement sur une période de 4 ans. Bonjour le déménagement sur roulettes!

Toronto : High Park + Entertainment District + West Queen Design District
Ottawa : Sandy Hill + The Glebe
Montréal : Plateau Mont-Royal + Iberville + St-Laurent + St-Michel + MILE END

Chacun de mes nids avait un cachet auquel je m'attachais. J'aimais l'idée de changer de paysage, de routine et d'itinéraire. La vie de quartier, j'adore. La proximité des commerces spécialisées, des cafés, des galeries d'art et les gens qui y vivent et y passent sont sources d'inspirations. À pied ou à vélo, découvrir un quartier et fraterniser est en soit une passion chez moi.

Se loger 

Domicile: Ancienne synagogue rénovée en condo (trésor architectural)
: coin Jeanne-Mance et St-Viateur
Année de résidence : 2008
Loyer : 500$/mois = aubaine
Plug immobilière : Ami de la famille

Le Mile End est un quartier émergent et artistique à mi-chemin entre le Plateau et Van Horne. Je vous propose Google Streetview pour un survol imagé des artères principales du quadrilatère : St-Laurent, St-Urbain et l'avenue du Parc à la hauteur de Fairmount, St-Viateur et Bernard. 

Se vêtir, se nourrir, s'abreuver

2008, l'année du bagel. Mon portique était à deux pas de course du fameux Bagel St-Viateur. Encore chaud, toujours frais, le bagel a fait parti de mon régime alimentaire annuel. Ma dose de caféine et de socialisation, je les comblais au café Olympico. Pour casser la croûte et se réchauffer le coeur, je m'approvisionnais au Soupe, Soup. Mes emplettes pour le garde-manger chez Latina et pour ma dent sucrée, un arrêt s'imposait à la chocolaterie de Geneviève Grandbois. Un peu plus haut rue Bernard et ses restos; un peu plus bas rue Laurier et ses boutiques. Quant à ma vie nocturne, je fais un "tchin" au Sparrow et au Baldwin.

Diversité culturelle

Le Mile End est habité par la communauté juive. Les juifs hassidiques sont plutôt distants à l'égard des femmes québécoises, mais certes toujours polis. J'ai appris à les côtoyer et à respecter leurs traditions et leurs valeurs religieuses pour la plupart orthodoxes. En grande première, j'ai été témoin de la fête des cabanes sur les balcons, le Souccot. Secrètement, j'ai couché à la belle étoile sur mon toit lors de cette fête religieuse pour partager cette ambiance festive du quartier. Les histoires d'accommodements raisonnables du gym YMCA coin du Parc et St-Viateur, étaient encore d'actualité 2 ans après les revendications. Le voisinage devait apprendre à vivre en communauté et faire des compromis pour s'harmoniser.

Si l'on écarte la variable stationnement et son effet de rareté, il fait bon de vivre dans le Mile End. Éveil culturel, vie de quartier animée et stimulante : on ne s'ennuie pas. Je dois avouer que ce quotidien me manque plus souvent qu'autrement. 




































7.11.11

mes ailes

Durant mes 2 premières années de BAC, j'ai déniché une job d'étudiante pendant mes étés qui m'a permise de m'envoyer en l'air...

BOULOT : Agente de bord pour Air Canada

Années : étés 2007 et 2008
Objectif: voir le monde à bas prix
Base : Toronto, YYZ

Processus d'embauche

Étape 1 : Porte-ouverte à l'hôtel Hyatt au centre-ville de Montréal. L'occasion m'aura coûté l'achat de mon premier complet. En tailleur, à l'âge de 19 ans, j'étais intimidée par "l'hauteur" de l'emploi. Tellement, que j'ai même oublié mon CV sur la banquette arrière de l'auto de ma mère. Quand j'ai constaté l'oubli, mon stress était à son apogée! C'était en matinée et il y avait déjà plus de 300 personnes en attente. Une ligne digne d'un line-up d'entrée dans une fourmilière. Un processus d'embauche laborieux nous attendait, nous les futures ouvrières.

1er entretien. 30 min. Survol de notre expérience professionnelle.
2e entretien. 20 min. Test linguistique.
3e entretien. 30 min. Expérience de service à la clientèle.

Étape 2 : Deuxième "round" d'entrevues, une semaine plus tard.

4e entretien de groupe. 40 min. Simulation de crise.
5e entretien. 1hre. Test d'habileté, de personnalité et d'intérêt.
6e entretien. 1 hre. Entrevue de fond, comparable à un interrogatoire. 

Étape 3 : Test médical et de dépistage

Étape 4 : 7 semaines de formation intensives au siège social de Montréal, destination quartier industriel de Côte-Vertu. Une thérapie en uniforme, tolérance zéro pour les retards sans oublier le déversement de "spray net", car aucun faux pli n'est le bienvenue. De 4 pm à 1 am, nous révisions toute la flotte du parc aérien d'Air Canada. Le seuil de passage aux examens était de 90% avec une reprise exigeant 100%. Pas de passe droit. La sécurité, la priorité.

Emploi

Après avoir passé au peigne fin ma vie pour obtenir ma passe de sécurité, j'étais équipée pour tous les recoins des aéroports internationaux. Ma "multi-pass" en main, mes valises qui contenaient lourdement ma vie, mon uniforme, tout sauf flatteur pour la silhouette et mon sourire tatoué étaient tous prêts pour l'aventure. 

Ma base d'attache étant Toronto, je devais me trouver un pied à terre. J'ai loué avec 10 agents de bord une maison dans High Park, le pseudo "plateau" résidentiel de Toronto. Ça faisait du monde à messe, vous me direz, mais non. Notre "commuter place" a été l'hôte au maximum de 3 d'entre nous en simultané.

Ma routine de travail = aéroports, vols, hôtels.
Mes congés = aéroports, vols, hostels.

Nous avions des privilèges de vols. Après un "pairing" de travail de 5 jours dans l'Ouest Canadien, je partais visiter mes amis britanniques pour la modique somme de 30 $ aller-retour. Les tarifs étaient en fonction des taxes d'aéroport, puisqu'un aller-retour à Hong Kong nous coûtait que 17 $!!! J'ai alors profité de chaque opportunité pour m'envoler et découvrir de nouvelles destinations, même si parfois je passais à l'improviste comme un coup de vent dans certaines villes. Je partageais ce plaisir avec des amis en leur faisant des "lifts" à rabais. 

Grévistes d'actualité

Toutes ces destinations c'est bien beau, mais ce n'est pas de tout repos. Nous étions tenus de travailler de longues heures. Notre chèque de paie dépend de l'état du frein de l'avion. Le compteur commence une fois enlevé et s'arrête une fois remis en sol étranger. Alors le temps d'attente dans les aéroports = 0$ en plus de l'emmerdement en bonus. Vous vous imaginez le cauchemar quand l'avion est au sol le frein bien enfoncé en attente de décollage ou d'inspection mécanique et les passagers qui se plaignent, bien qu'avec raisons, du retard et qui expriment haut et fort leur frustration. Nous avec notre sourire en apparence, nous pensons en silence : je suis même pas payé pour t'entendre gentiment chialer! Il y a des journées noires, où notre horaire correspond à 4 aller-retour Toronto-Ottawa. Un vol d'une durée de 55 minutes, mais avec de nombreuses heures d'attente. Bilan financier : 4 heures payées pour une journée de travail de 12 heures. POW! Croyez moi, on prie pour que ça arrive pas trop souvent, pour le moral et pour le porte-feuille. De là, l'envie de soudoyer les responsables de l'affectation des vols Crew Scheduling surnommée à l'occasion lors de mécontentement "Screw Sched"! J'en parle avec beaucoup d'humour, mais ces réalités du métier font l'objet de revendications de la part des employés d'Air Canada. Les syndicats sont actuellement en négociation des nouvelles conventions collectives. Ça brasse et hop les turbulences de conditions de travail!

Pour ma part, j'en garde de bons souvenirs. Mes conditions d'embauche étant sur une base contractuelle estivale, je tirais le meilleur de l'emploi. Mes destinations favorites : Sao Paulo, Tel Aviv, Londres, Vancouver, Winnipeg, Los Angeles, San Francisco et St-John's Terre-Neuve, les "Newsfies" sont d'une gentillesse infinie. 

Pour rire

PAX : Madame, nous volons au-dessus de quelle ville ?
MOI : Malheureusement, j'en ai aucune idée.
MA TÊTE : à 30 000 pieds d'altitude, sérieusement, je sais-tu moi. Non, je suis pas un GPS, et double non je ne vais pas appeler le pilot pour lui demander! Il est trop occupé à parler de nos jupes avec le co-pilote ;)

PAX : Lui, à côté (parlant du voisin) il pue! J'exige de changer de place.
MOI : Je suis navrée de vous informer que le vol est complet. 
Impasse odorante. Je dois mettre du café entre les compartiments à bagages supérieurs et les sièges, affaire de dissiper l'odeur.

Je vous épargne les plaintes sur la nourriture, le manque de rangement pour les valises, les écrans tactiles qui figent, les passagers super-héros qui font l'usage des toilettes lorsque la consigne lumineuse des ceintures est allumée en phase de turbulences et les péripéties des démonstrations des mesures de sécurité. Je termine avec l'avertissement suivant: l'alcool en altitude peut vous jouer des tours surtout combiné à de la médication, c'est tout un cocktail. Ah oui! Les sacs prévus pour les malaises de type vomis dans la pochette devant vous, ce n'est pas pour coller vos gommes après le décollage!

Je vous souhaite un bon vol!